Les maladies auto-immunes : tout savoir !

8 Déc 2022 | Santé

Un système immunitaire sain constitue une protection contre les bactéries et les virus à l’origine des maladies, en déployant des anticorps qui attaquent ces envahisseurs. Une maladie auto-immune survient lorsque le système immunitaire ne peut pas faire la différence entre les germes et les cellules de l’organisme, et attaque par erreur divers tissus et organes.

 

Il existe plus de 80 maladies auto-immunes avec différentes zones du corps affectées ; quelques-unes des maladies auto-immunes les plus courantes concernent les articulations, les muscles, le tube digestif, le système nerveux et la peau. Les maladies auto-immunes ont également des répercussions importantes sur la vie quotidienne. Certaines, comme le diabète de type 1, nécessitent une prise en charge quotidienne, tandis que d’autres peuvent connaître des périodes d’intensification des symptômes appelées “poussées”. 

 

Dans tous les cas, il existe des options de traitement qui peuvent limiter les symptômes et vous aider à avoir une meilleure qualité de vie. Voici ce qu’il faut savoir sur les maladies auto-immunes les plus courantes.

 

Maladies auto-immunes :  causes et symptômes

 

De nombreuses maladies auto-immunes n’ont pas de déclencheur spécifique connu, mais les facteurs suivants peuvent jouer un rôle dans le développement de ces pathologies.

 

La génétique 

Certaines maladies auto-immunes, comme le lupus et la sclérose en plaques par exemple, sont héréditaires et ont probablement une composante génétique.

 

Le genre 

Sur les 5  millions de Français vivant avec une maladie auto-immune, environ 80 % sont des femmes. Les maladies auto-immunes spécifiques qui sont plus fréquentes chez les femmes que chez les hommes comprennent, entre autres, la polyarthrite rhumatoïde, le psoriasis, la maladie cœliaque, les maladies inflammatoires de l’intestin, le lupus et la sclérose en plaques.

 

L’obésité 

Le surpoids et l’obésité peuvent augmenter le risque de développer une polyarthrite rhumatoïde ou un rhumatisme psoriasique.

 

Le tabagisme

La recherche suggère un lien entre le tabagisme et le lupus, la polyarthrite rhumatoïde, l’hyperthyroïdie et la sclérose en plaques.

 

La prise de médicaments 

Certains médicaments, notamment les médicaments contre l’hypertension artérielle, les statines  (couramment utilisées pour traiter l’hypercholestérolémie) et les antibiotiques, peuvent augmenter le risque de développer certaines maladies auto-immunes. Si vous êtes inquiet.e, consultez votre médecin pour connaître les effets secondaires de vos médicaments.

Bien que les symptômes exacts et les options de traitement varient en fonction de la maladie, comme expliqué plus en détail ci-dessous, il existe également des points communs. La fatigue, les douleurs et gonflements articulaires, les éruptions cutanées et autres problèmes de peau, les problèmes digestifs ainsi que le gonflement des glandes sont des symptômes courants communs à plusieurs maladies auto-immunes.

 

Comment savoir si vous souffrez d’une maladie auto-immune ?

La plupart des maladies auto-immunes ne disposent pas d’un test unique permettant de confirmer ou d’infirmer le diagnostic. Pour la majorité de ces maladies, le processus de diagnostic comporte plusieurs étapes, dont un examen physique complété par plusieurs tests.

 

Si vous présentez des symptômes potentiels d’une maladie auto-immune, la première étape est généralement un test d’anticorps antinucléaires (ANA). Il s’agit d’un test sanguin qui recherche les anticorps antinucléaires, c’est-à-dire les anticorps qui attaquent les cellules saines. Si le résultat du test ANA est positif, votre médecin vous recommandera probablement des tests supplémentaires pour identifier la maladie auto-immune spécifique dont vous êtes atteint.e..

Cependant, un test ANA négatif ne signifie pas nécessairement que vous n’êtes pas atteint.e de maladie auto-immune. Si le test ANA est négatif, votre médecin peut recommander des examens supplémentaires pour rechercher d’autres anticorps ou marqueurs d’inflammation en fonction de vos symptômes. 

 

Les autres tests utilisés pour diagnostiquer les maladies auto-immunes sont les suivants :

 

Le test de vitesse de sédimentation érythrocytaire (VS) : il examine la vitesse à laquelle vos globules rouges descendent au fond d’une éprouvette. Il peut être utilisé pour diagnostiquer la polyarthrite rhumatoïde et le lupus. Des taux de tassement élevés peuvent indiquer une inflammation.

Le test de la protéine c-réactive (CRP) :  il identifie votre taux sanguin de CRP, une protéine liée à l’inflammation dans votre foie. Ce test peut être utilisé pour diagnostiquer la polyarthrite rhumatoïde, le lupus et les maladies inflammatoires de l’intestin.

Le test du facteur rhumatoïde (FR) : il vérifie la présence du facteur rhumatoïde, un anticorps présent chez environ 80 % des personnes atteintes de polyarthrite rhumatoïde.

En fonction de vos symptômes, votre professionnel de santé peut vous adresser à l’un des spécialistes suivants :

  • Un rhumatologue si vous êtes atteint.e par une maladie auto-immune touchant les articulations et les muscles, comme la polyarthrite rhumatoïde et le lupus.
  • Un gastro-entérologue si la maladie auto-immune dont vous souffrez concerne l’appareil digestif, comme la maladie de Crohn, la maladie cœliaque et la colite ulcéreuse.
  • Un endocrinologue dans le cas où vous êtes touché.e par une maladie auto-immune du système endocrinien, par exemple la maladie de Graves et la thyroïdite de Hashimoto.
  • Un dermatologue si votre maladie auto-immune concerne la peau, comme par exemple le psoriasis.

 

Liste des maladies auto-immunes courantes et leur traitement

 

Voici quelques-unes des maladies auto-immunes les plus répandues. Les symptômes, le traitement et les examens à réaliser varient d’une pathologie à l’autre.

 

Polyarthrite rhumatoïde

 

La polyarthrite rhumatoïde survient lorsque votre système immunitaire attaque la paroi de vos articulations, provoquant des douleurs et des inflammations dans tout votre corps. Il s’agit d’une maladie évolutive. Un diagnostic précoce et un traitement proactif peuvent aider à limiter les dommages infligés aux articulations.

Plusieurs médicaments peuvent être utilisés pour réduire la douleur et l’inflammation causées par la polyarthrite rhumatoïde, notamment les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) en vente libre comme l’ibuprofène (Advil®), l’aspirine (Bayer®) ou le naproxène (Aleve®) ; l’acétaminophène (Tylenol®) ; et les inhibiteurs de la Janus kinase (JAK) comme le baricitinib (Olumiant®), le tofacitinib (Xeljanz®) et l’upadacitinib (Rinvoq®). En outre, éviter ou limiter votre consommation de sucres, de glucides raffinés et de gluten peut également contribuer à réduire l’inflammation.

Les médicaments antirhumatismaux modificateurs de la maladie (DMARD) comme le méthotrexate (Rheumatrex®), la sulfasalazine (Azulfidine®) et le léflunomide (Arava®) et les DMARD biologiques injectables comme l’étanercept (Enbrel®), l’infliximab (Remicade®), l’adalimumab (Humira®) et le certolizumab pegol (Cimzia®) sont souvent prescrits pour ralentir la détérioration des tissus.

 

Le diabète de type 1

 

Le diabète de type 1 est une maladie auto-immune qui survient lorsque l’organisme attaque par erreur le pancréas avec des anticorps, provoquant la destruction des cellules productrices d’insuline. Les personnes atteintes de diabète de type 1 ne peuvent donc pas produire d’insuline et doivent recourir à une insulinothérapie quotidienne pour gérer leur glycémie.

 

Le psoriasis

 

Le psoriasis est une maladie de la peau qui survient lorsque l’inflammation provoquée par une réponse immunitaire entraîne une croissance trop rapide des nouvelles cellules de la peau. Il se caractérise par d’épaisses plaques de peau recouvertes d’écailles blanches, également appelées plaques. Il existe une composante génétique, et le psoriasis est souvent présent chez plusieurs membres d’une même famille. 

De nombreuses personnes atteintes de psoriasis connaissent des poussées périodiques, suivies de périodes dites de rémission. Bien que toutes les poussées de psoriasis ne puissent être attribuées à une cause spécifique, les blessures de la peau, le stress et le froid sont des déclencheurs courants.

Il existe une plusieurs traitements pour le psoriasis, notamment les crèmes stéroïdes, un médicament anti-inflammatoire, l’anthraline (Drithocreme HP® et Zithranol®), les crèmes hydratantes, la thérapie par rayons UV, les crèmes à base d’analogues à la vitamine D3 et les crèmes à la vitamine A.

 

Le lupus

 

Le lupus érythémateux systémique (LES), le type de lupus le plus courant, affecte de nombreuses parties du corps, notamment la peau, les articulations, les reins, le cerveau et le cœur. Les symptômes les plus fréquents sont des douleurs et des gonflements articulaires, une fatigue intense et des éruptions cutanées. Sans traitement efficace, le lupus peut, avec le temps, entraîner d’autres complications de santé, notamment des caillots sanguins et une inflammation du cœur ou des reins, et augmenter le risque de crise cardiaque ou d’accident vasculaire cérébral. Il est essentiel de recevoir un diagnostic précoce et de commencer le traitement le plus tôt possible pour gérer le lupus.

Le traitement du lupus varie en fonction de la gravité des symptômes et de la partie du corps affectée. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) en vente libre et les corticostéroïdes oraux, dont la prednisone (Deltasone®, Prednicot®), peuvent être utilisés pour traiter les douleurs et les raideurs articulaires. Les médicaments antipaludéens, dont l’hydroxychloroquine (Plaquenil®), sont souvent prescrits pour réduire la douleur et l’inflammation, prévenir les poussées et traiter les éruptions cutanées.

 

Les maladies inflammatoires de l’intestin

 

Les maladies inflammatoires de l’intestin (appelées MICI) désignent plusieurs maladies auto-immunes qui affectent le tube digestif, notamment la maladie de Crohn, qui touche n’importe quelle partie de l’intestin grêle ou du gros intestin, et la colite ulcéreuse, qui touche le côlon, le rectum ou les deux organes.

Les symptômes courants de la maladie de Crohn et de la colite ulcéreuse sont la diarrhée, les crampes abdominales, les selles sanglantes, la fièvre, la fatigue, la perte d’appétit et la perte de poids. De nombreuses personnes atteintes de ces maladies connaissent des périodes sans symptômes, appelées rémissions. 

Parmi les traitements possibles, on trouve :

  • les médicaments anti diarrhéiques et anti-inflammatoires tels que les 5-aminosalicylates et les corticostéroïdes par voie orale.
  • les immunomodulateurs, un groupe de médicaments qui agissent sur le système immunitaire pour réduire l’inflammation à l’origine de la maladie de Crohn.
  • les produits biologiques, un groupe de médicaments dérivés d’anticorps et utilisés pour prévenir l’inflammation dans les cas plus graves, tels que l’adalimumab (Humira®), le golimumab (Simponi®), l’infliximab (Remicade®), le tofacitinib (Xeljanz®), l’ustekinumab (Stelara®) et le vedolizumab (Entyvio®).

 

Autre maladies auto-immunes fréquentes 

 

  • La sclérose en plaques, qui affecte le système nerveux.
  • la maladie d’Addison, qui touche les glandes surrénales
  • la maladie de Graves, une pathologie qui concerne la glande thyroïde située dans le cou.
  • la maladie cœliaque, qui touche le tube digestif.

 

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